- DYSTOCIES
- DYSTOCIESDYSTOCIESResponsables des dangers courus par la mère et l’enfant au cours de la parturition, les dystocies sont les difficultés survenues lors de la descente du fœtus dans la cavité pelvienne et au moment de la naissance. La dystocie s’oppose donc à l’eutocie ou accouchement normal. On doit distinguer des dystocies mécaniques et des dystocies dynamiques.Les premières sont liées à la disproportion du pelvis maternel et du fœtus: celui-ci a normalement, à terme, un volume lui permettant de suivre la filière génitale; mais cet équilibre naturel peut être modifié par le rétrécissement du bassin osseux de la mère ou par l’excès du volume fœtal.Les secondes sont dues à des anomalies des contractions utérines. Celles-ci aboutissent normalement à l’expulsion du fœtus en lui faisant franchir la filière pelvienne et l’orifice vulvaire. Un excès ou un défaut d’intensité de la contraction, mais aussi une résistance excessive du col utérin, voire de l’anneau vulvaire, peuvent rendre l’accouchement difficile.Au cours de toutes les dystocies, lorsque la tête fœtale est engagée mais que l’expulsion tarde, provoquant une souffrance réelle et possible du fœtus, il faut extraire l’enfant par les voies naturelles grâce à divers procédés.Le forceps est une pince dont les cuillers enserrent la tête fœtale, l’orientent, la fléchissent et l’extraient des voies génitales maternelles. Il en existe de multiples modèles, mais leur définitive mise au point ne date guère que de la fin du XIXe siècle. Il a fallu en effet résoudre un certain nombre de problèmes, dont le plus important est le suivant: l’évolution du mobile fœtal dans l’excavation pelvienne se fait suivant des axes qui se modifient au cours de la descente pour permettre à la tête de passer sous la symphyse pubienne. Le modèle le plus couramment utilisé en France est celui de Tarnier, où les problèmes d’extraction ont été résolus par un tracteur fixé aux branches croisées du forceps.Bien d’autres modèles ont été proposés: les cuillers ne sont pas toujours croisées, mais parfois parallèles. Inventé par Thierry, un dernier instrument est constitué par des spatules . Les deux cuillers de la spatule sont indépendantes et servent à orienter la tête plus qu’à l’extraire. Il faut dans ce cas remplacer la traction par l’expression abdominale, assurée par un aide. Les spatules sont un procédé excellent, non traumatisant pour le fœtus, mais nécessitent une pratique obstétricale délicate et adroite.La ventouse , d’apparition récente, a joui d’une certaine vogue; elle est adaptée sur le crâne fœtal en réalisant un certain vide. Des incidents, parfois graves pour le fœtus, en limitent l’emploi au tout dernier moment de l’accouchement, lorsque la tête est déjà sur le périnée et qu’il faut lui faire franchir l’anneau vulvaire. Lorsque la naissance par les voies naturelles n’est pas possible, il faudra recourir (comme on tend à le faire de plus en plus souvent, par prudence) à la césarienne .Tout cela permet de se rendre compte du rôle de l’obstétricien. Le problème est en effet de mettre au monde un enfant indemne de tout traumatisme et d’éviter toute anoxie prolongée, si dramatique pour la vie et l’avenir de l’individu.La compétence du spécialiste est indispensable pour suivre le travail, pour en déceler rapidement les irrégularités et pour leur porter remède en temps opportun.
Encyclopédie Universelle. 2012.